24 heures et quelques

c'est ce qui s'appelle avoir les yeux plus gros que le ventre ou les projets trop grand pour 24 heures par jour.

c'est les vacances scolaires. donc mes poussines adorables et euh ... vivantes, m'accaparent quelque peu, oui bon toute la journée quoi. d'un sens, tant mieux, car curieusement, c'est pendant ces périodes où je vis dans mes quatres murs avec l'envie d'en sortir sans savoir que faire pour que ça tourne pas au drame-j'suis-fatiguée-quand-est-ce-qu'on-rentre-mamaaaaan et où l'Homme est au loin de loin avec son boulot de militaire que, mystérieusement, le téléphone ne sonne plus, les e-mail sont publicitaires et les visites ... mouaich voilà quoi.

et curieusement, la déprime engendrée a parfois sur moi des effets étranges, du genre, ménage frénétique, tri de dingue, ou projets à l'ambition très ambitieuse.
une fois le ménage et le rangement fait, je me suis donc attaquée à la préparation d'Halloween, ou Samhain, ou Samonios, à votre choix. outre les déguisements pour les poussines qui ne pourront exiger "un bonbon ou un sort" qu'à leurs parents, faute de voisins halloweenesques, j'ai dégotté deux petites recettes sympas, de biscuits en forme de fantôme et de citrouille-glacé (orange Jack O'Lanternisé avec glace à l'intérieur). me reste à me souvenir le chemin de la cuisine, que j'emprunte rarement pour cuisiner (d'accord jamais), et éviter les catastrophes avec mes poussines impatientes. j'ai aussi un joli pliage-découpage-toile-d'araignée et quelques coloriages ... bon j'avais dit que cette année, on se la jouerait simple, alors me suis arrêté là.

ceci dit, dans une semaine, Fille Aînée aura 7 ans !
le dimanche sera goûter en famille, qui implique le repas de midi pour ceux qui sont trop éloignés. au moins, l'Homme sera là, avec ses talents culinaires, je n'aurai qu'à me soucier de la déco du repas, puis tout transformer mine que rien, entre le loooong repas familial et le goûter d'anniversaire, avec toujours une déco différente chaque année et pour chaque poussine.
la semaine suivante, ce sera avec les copains de Fille Aînée. 10 gamins hurlant dont j'ai pu limiter le nombre seulement en démontrant à Fille Aînée que non, vraiment, j'ai pas 53 chaises à mettre autour de la table ...
et chez nous, quand on fait une fête d'enfants à la maison, on la fait bien ! (quand je dis "on", c'est moi hein, l'Homme en profite pour prendre la poudre d'escampette ce jour-là, terrorisé à l'idée de la marmaille courant autour de lui.
l'idée a fini par venir : safari !
ben oui, on va faire un safari, où est le problème ?
j'ai même déjà fait les invitations, Fille Aînée a écrit les noms des copains.
me reste juste à fignoler les détails : la déco, les différents jeux, l'indispensable jeu de piste pour découvrir des petits cadeaux, le gâteau ...

... pinaise ! quand je vous dit que je suis du genre à avoir les yeux plus gros que le ventre, ou les projets pour 3 semaines et 72 bras à réaliser en 3 jours et 2 bras ...

... SOS ...

boulot tout p'tit

après sept ans de vie de poule-au-poulailler à attendre religieusement que Petite Chérie ait trois ans, je me suis empressée de m'inscrire à l'anpe, qui ne m'a rien trouvé, mais j'admets, c'est pas faute d'avoir essayé. moi-même, je galèrais sec.
au bout d'un an, par moi-même et le truchement de mon homme, informé par un collègue, lui-même prévenu par sa moitié, j'eu vent d'un poste à pourvoir dans une école catholique.
je me jetais dessus comme la misère sur le pauvre monde.
depuis, je suis EVS, employée de vie scolaire, avec des enfants ayant un handicap.
j'adore ce boulot. d'abord, c'est en milieu scolaire et je m'y sent bien. j'avais déjà travaillé dans cette ambiance, les fameux "aides-éducateurs, emplois-jeunes de l'éducation nationale".
et oui, déjà à l'époque, c'était un contrat d'aide...
à l'heure actuelle, mon contrat est l'équivalent des CES de dans-le-temps. la petite surprise sur mon contrat, ce fut que, si t'as moins de 25 ans, c'est contrat d'un an renouvellable une fois, si t'as plus de 25 ans (ouh la oui madame !) c'escontrat de 9 mois, renouvellable une fois 9 mois puis 6 mois ...
... oui moi aussi j'ai trouvé ça limite, mais bon, c'est comme ça.
tout ça pour dire que depuis le départ, on m'a bien fait comprendre que de toute façon et sauf gros soucis, on partait pour deux ans.
et puis, juste avant les vacances, j'apprends que les budgets n'ont pas encore été accordés, que donc, on ne sait pas vraiment si les contrats seront renouvellés ... ah.
ce qui veut dire, pour moi, début décembre prochain ...

j'hésite entre filer chez mon gentil-docteur pour lui soutirer quelques boites de prozac, faire grève moi-toute-seule avec blocage de l'entrée de l'école voire de la chapelle, finir le pot de nutella ou juste mela fermer comme d'habitude puisque quelle que soit ma réaction, ça changera pas grand'chose.

voilà donc de belles vacances qui commencent, y'a-plus-qu'à attendre la rentrée.

heureusement qu'il y a halloween ! mine que rien, m'en vais faire tourner ma hache, détente assurée !!!

allo maman bobo

Petite Chérie est malade.
c'est suffisament rare pour que j'en parle.
vraiment ! chez nous, on est pas malade, ou vaguement de temps en temps, quelques éternuements, on achève deux trois mouchoirs et voilà, on oubli.
mes poussines, 6 (quasi-7) et 4 ans, ne m'ont jamais fait passer de nuits à les veiller, des journées à trembler de les voir pas bien. même au stade du nourisson, elles dormaient très bien et ne se plaignaient jamais.
ce qui explique d'ailleurs qu'on ait mit si longtemps à diagnostiquer l'hyperconstipation de Petite Chérie, dont le petit ventre rond n'attirait notre attention que pour nous attendrir sur ses rondeurs de bébé. maintenant, c'est fait, on le sait, elle ingurgite son médicament tous les matins, garde la couche encore pour la nuit et des serviettes hygiéniques le jour (au moins, sera pas surprise plus tard, saura déjà s'en servir), au cas où petites-fesses ne sauraient pas tout tenir. y'a plus qu'à attendre le moment où ça s'arrêtera tout seul ... suspens ...

et voilà qu'hier soir, ma puce rentre de l'école crevée, réclame à rester allongée, grignote à peine et finit par m'afficher un bon 39 de fièvre !!! mince, pas préparée la poule de maman ! pas l'habitude de voir son bout de chou abbatu.
une dose de paracétamol et une nuit plus tard, j'annonce à Petite Chérie qu'elle va passer la journée avec Mimi, pas à l'école, ce à quoi la belle enfant me répond "ah ben non, veut aller à l'école, moi ! pi y'a danse après, le ... c'est quel jour là ?"
toute émue par son courage et rassurée par son front frais, je l'amène à l'école en signalant tout de même à Maîtresse le petit embarras.
la journée se passe, sans soucis. mais au moment de partir à la danse, le petit front est brûlant et Petite Chérie sous une couverture, enfoncée dans le canapé. 39°5 ...

bon. je suis pas du genre à squatter la salle d'attente de mon gentil docteur, mais là, je l'appelle.
"j'ai plus de place du tout, là, je fini ce soir à 21h30 ! tu sais quoi, laisse passer la nuit, vois comment elle la passe et au réveil, tu vois et tu m'appelle pour me dire. elle se réveille à quelle heure, le matin ?
- 9 heure
- merde !
- ... !!!
- si tu m'appelle avant huit heure, je pourrais peut-être te recevoir après 20h ..."

... merde ! ...

au moment d'aller au lit, après avoir seulement avalé un chocolat chaud, ma poussine affiche un 40 et se plaint de maux de tête !

40 !!!!!!!!!!!!!!!

bon, je fais quoi ?
là, elle dort à point fermé et ronfle tout ce qu'elle peut ! je vais régulièrement tater son front, et tournicote autour du téléphone en me demandant à quel moment on peut considérer qu'il faut appeler un médecin de garde.

... il en reste, des médecins, de disponible ???????????????????

le petit dernier

la question s'est posée, comme de bien entendu.
deux poussines plutôt bien réussies, voir carrément des oeuvres d'art, genre deux petits canons vachement intelligentes et bourrées d'humour.
alors, forcément, on a régulièrement droit à LA question : "et le troisième, c'est pour quand ?"
on y a pensé, au troisième enfant. si ! mais c'est qu'on deviendrait exigeant ...

d'abord, tout le monde se dit qu'on devrait faire un troisième pour avoir le petit gars que tout un chacun se doit d'avoir, après n'avoir pondu que des filles (que ... mouais). le problème, c'est que l'Homme ne veut que des filles. n'avait pas spécialement envie d'un mini-Homme, voulant peut-être rester le seul coq dans la basse-cour. et puis, me suis bien habituée à avoir des filles, je m'amuse encore beaucoup à leur choisir leurs fringues, admirer leurs cheveux longs et retrouver mes propres jeux d'enfance. voilà donc, j'avoue, si troisième il y avait, il faudrait encore une fille ! d'autant que si elle arrivait, son prénom serait déjà là ! (oui, on est du genre prévoyant de choses pas prévues du tout.)
et puis, à mes deux grossesses, au cas où, j'avais quand même prévu des prénoms de garçons, au cas où, prénoms qui ont fait prier l'Homme qu'il n'y ait pas de petit robinet.

sans compter que deux enfants, ça va bien avec nos trois chambres dans la maison, la place avec légère séparation dans la voiture, tout ce qui peut se partager et mes deux bras. dès que j'imagine trois, paf, tout est déséquilibré, et le manque d'équilibre, chez moi, c'est un vrai problème.

et les couches !!! on en sort à peine et pas encore, vu les petits soucis de santé de Petite Chérie. ce fut long aussi chez Fille Aînée. nan, définitivement, je ne veux plus me retrouver dans la crotte, même celle qui vient de ceux que j'aime.
et puis, les biberons en pleine nuit, les pleurs ...

l'arrêt du travail !!!
j'ai passé 7 ans à la maison pour élever mes poussines. je viens juste de retrouver un CDD à mi-temps, c'est pas pour retourner à l'état qui m'a fait froler et connaître la (on va dire légère) dépression. pas l'état de maman, mais celui de mère au foyer : celle qui devrait être tellement heureuse, et qui galère et finit par se voir comme on la voit, inutile, incompréhensible, invisible.

je veux pas recommencer la grossesse, et me priver de mon verre de vin ou d'un café. ni recommencer à prendre à prendre du poids ...

voilà donc. je suis faite pour être maman, je suis une vraie maman-poule.
et si, évidemment, j'adorerais avoir un autre enfant. mon ventre vide me le dit.
mais j'en ai pas le courage. du tout !!!

vous allez me dire, alors pourquoi tu nous saoûle avec ça depuis tout à l'heure ?
tout simplement, quand les copines s'y mettent, ça fait réfléchir.
ben j'admire celles qui sont prêtes à remettre ça.
mais j'ai même pas honte de dire que pour moi, le boulot est fait.

bon courage, les filles !

la bonne éducation

l'angoisse de la semaine, quand on a deux enfants et un mari absent, c'est ça : les courses.

d'abord, savoir quand les faire.
le soir, après avoir bossé et récupéré les poussines chez Mimi et Popy ... nan, suis crevée, vais plutôt me finir honteusement, même avec mes puces, devant secret story, avant de songer au repas du soir.
le mercredi. le matin, on oublie. d'abord, les poussines et moi, on a tendance à roupiller sec, puis à fonctionner au ralenti. et puis, le matin, j'ai le réflexe ménage (ça rassure, au moins, je le fais un peu). lever tard, repas tard, l'après-midi, Fille Aînée a son cours de danse, l'emmener, la ramener, supermarché trop éloigné ... nan.
samedi ... ben oui, samedi, sinon je vois pas.

donc, cet après-midi, nous voilà parties, toutes trois, pleines de bonne volonté, mes poussines et moi, l'une au volant, l'autre, les sacs à la main, la dernière, liste, stylo et jeton-à-caddie.
avant l'entrée dans l'antre de la société de consommation, je leur fais la leçon, façon super-nanny, à hauteur des yeux, courses-longues-patience-liste-et-rien-d'autre-punition-si-crise.
Petite Chérie passe les première minutes dans le caddie, pour le calme, c'est extra. mais bon, faut bien poser les courses quelques part et Fille Aînée explique gentiment à sa soeur que dans les poches, on a pas assez de place, donc, faut descendre et laisser la place à la boîte de ravioli.
les poussines tournent autour du caddie, à la recherche d'un endroit où se poster sans danger, puisque maman a dit "on lâche pas le caddie", mais que, vu le monde, on risque la collision permanente, qu'est-ce que c'est que cette maman aussi, qui veut pas qu'on lâche le caddie et qu'est-ce que c'est que ces gamines trop obéissantes, qui, du coup, se fairait écraser plutôt que de lâcher !
une heure miraculeuse plus tard, la liste est entièrement cochée, les poussines toujours aussi calmes, direction la caisse tel l'égaré dans le désert vers un oasis. je trouve une caisse, je m'installe à la file, pendant que les poussines se précipite vers la caisse d'à côté, ou une caissière compte ses sous, où plutôt ceux de son patron. je n'ai pas le temps d'intervenir que le monsieur devant les interpelle "hé, si c'était ouvert, tu crois pas que j'y serais allé, nan ?" ... ... bref. je récupère ma progéniture, tout va bien.
on attend notre tour, gentiment quand l'autre se retourne vers mes filles. je n'entends pas ce qu'il dit, mais Fille Aînée répond "6 ans et ma soeur 4 ans". et Petite Chérie d'enchaîner "et toi, t'as quel âge ?"
"hé ! déjà tu me tutois pas ! t'as pas d'éducation ? heureusement, y'a Sarko, il va arranger tout ça, lui, tu vas voir comme y va remettre tout ça !"

... ...

la poussée d'adrénaline est forte mais j'arrive à garder mon calme, tirer mes poussines vers moi en glissant à Petite Chérie de pas lui parler, à lui. mais Fille Aînée a le temps de lui répondre "nous, quand y'a Sarko, on y va pas !" (pinaise, je devrais pas, mais je suis fière de ma fille, là !)

et l'autre de faire un speach à rallonge aux gens devant lui sur le manque d'éducation de nos jours, en montrant mes filles du doigt.
je précise qu'à aucun moment ce monsieur bien éduqué ne m'a adressé un regard. et je me demande aussi si c'est une éducation si modèle de parler à des enfants qu'on ne connaît pas, sans l'accord des parents.
j'ai été vachement zen, malgré certains regards autour de moi, qui n'aurait pas été contre me prêter main forte si j'avais décidé de coincer la tête de l'abruti entre deux barreaux de son caddie, avant de le renvoyer à sa bonne éducation.
me suis contenter de lâcher bruyamment à mes filles "ne lui parlez pas, il est très bête !"
autant pour mon éducation